C’est désormais officiel, Alessandro Matri a rejoint la Fiorentina sous forme d’un prêt, après seulement six mois au Milan AC. La Viola, en panne d’attaquants de pointe après les blessures de Mario Gomez et de Giuseppe Rossi, a mis la main sur l’attaquant rossonero. D’un point de vue comptable, Matri constitue une opération intéressante pour les Toscans, puisqu’ils n’auront qu’à payer son salaire (aucune indemnité de transfert donc). Par là même, ils s’assurent la conservation de liquidités si le besoin de recruter un autre joueur pour le secteur offensif se fait sentir. Pour le Milan, l’opération est à première vue intéressante: un attaquant inefficace part et permet l’économie d’un salaire non négligeable, libérant également de l’espace au sein de l’effectif. Opération profitable à tout le monde visiblement… Sauf qu’il ne faut pas oublier qu’au départ, Matri a été recruté à 11 millions d’euros à la Juventus par les Lombards (avec pour objectif de remplacer numériquement Boateng et apporter de la profondeur à l’attaque). Ce qui fait une perte de 11 millions d’euros sur 6 mois pour un club qui est censé réduire considérablement ses dépenses. 11 millions d’euros le but, le moins que l’on puisse dire c’est que sur ce coup là les Rossoneri se sont fâcheusement trompés…

Nous l’avions évoqué, les débuts de Matri au Milan AC étaient très compliqués. Malheureusement pour lui et le Diavolo, cela ne s’est pas amélioré avec le temps. 15 matchs disputés, 1 seul but et de nombreuses opportunités de se mettre en valeur aux côtés d’un Balotelli ou Kakà qui ont viré à l’échec total. Matri a raté la quasi totalité de tout ce qu’il a pu entreprendre, son rôle de pointe ou pivot n’a jamais été assuré. Rétrospectivement, on pouvait s’attendre à cette déroute pour lui : si à la Juventus, il bénéficiait des apports des latéraux, des caviars de Pirlo, au Milan seul Montolivo était en mesure de lui adresser quelques ballons intéressants et profonds. Les latéraux de qualité (Abate, De Sciglio) trop longtemps blessés n’ont pas pu compenser les merveilles de passes de Muntari ou autres Constant… Si c’est Allegri qui l’a attiré en Lombardie, c’est également son échec qui a précipité le départ de Matri. Le coach Livournais a dû beaucoup appuyer son protégé qu’il avait entraîné avec succès à Cagliari.

Fin des courtes retrouvailles avec le Milan AC, direction la Fiorentina. Là bas, Matri aura bien plus l’opportunité de démontrer ses qualités (seul attaquant de pointe), au sein d’une équipe très dynamique et peut être plus portée vers l’offensive que le Milan. Borja Valero, Cuadrado et autres sauront parfaitement l’alimenter et lui libérer les espaces nécessaires pour qu’il puisse exprimer ses talents. Le fait de changer d’air et de partir vers un club qui a réellement besoin de profondeur de jeu lui redonnera, espérons-le, confiance et lui permettra de marquer à nouveau avec régularité. Vincenzo Montella comptera beaucoup sur le grand attaquant international qui convient tout à fait à son organisation où les joueurs à vocation offensive aiment décrocher et provoquer l’adversaire, Matri servant donc de finisseur et de pivot. Alessandro Matri doit, bien que sa saison soit complètement ratée jusqu’à aujourd’hui, toujours rêver de mondial au Brésil avec la Nazionale… Chaque chose en son temps, priorité à la Viola et à la recherche d’une efficacité devant le but depuis trop longtemps perdue.